Avez-vous l’impression de ne pas en faire assez? D’être loin de votre engagement initial dans votre travail, dans votre vie ou dans votre mission? C’est une impression répandue, si j’en crois ce que j’entends régulièrement autour de moi. Les temps ne sont pas faciles.
Ces dernières années, de nombreux facteurs macro se sont combinés, superposés, influençant notre perception de ce que nous accomplissons individuellement. Parmi eux, on retrouve l'incertitude économique, les contraintes budgétaires, la crise du logement ou le manque de leadership dans certains secteurs. À cela s’ajoutent les grondements de conflits dans trop de régions du monde, avec des conséquences désastreuses pour les populations civiles. Chaque semaine semble apporter son lot d’événements imprévisibles et majeurs — qu’il s’agisse de catastrophes naturelles, de bouleversements géopolitiques ou de nouvelles crises humanitaires qui exigent une mobilisation rapide et continue.
Personnellement, je reviens de l’Ouest où j’ai soutenu des opérations liées aux évacuations d’urgence causées par les immenses incendies de forêt. Une autre grosse saison au Canada. À ce jour, ce serait environ quatre fois la moyenne annuelle de superficie brûlée, selon les données préliminaires. Des milliers de personnes ont été évacuées, incluant de nombreuses communautés des Premières Nations, dont plusieurs sont affectées chaque année ou presque par cet aléa. Cette réalité souligne la grande vulnérabilité de ces communautés face aux incendies de forêt. L’impression d’avoir contribué est bien présente, mais est-ce que c'était assez? Est-ce que j'aurais pu faire plus?
Un de mes mentors les plus inspirants me répétait souvent : « Quand tu sens dans tes tripes que tu ne gagnes pas, c’est probablement parce que ton plan ne fonctionne pas. Prends un pas de recul et change de stratégie. » Ce conseil est judicieux en intervention d’urgence. Avec le temps, j’ai réalisé qu’il s’appliquait aussi à la vie quotidienne, avec quelques adaptations.
Parfois, il suffit simplement de prendre un pas de recul pour retrouver une perspective plus juste. Premièrement, il faut s'assurer que notre stratégie est réellement alignée avec notre mission initiale. Clarifier cette correspondance est essentiel pour avancer efficacement et maintenir une perspective positive sur nos actions. Si oui, c'est un bon signe. Par contre, la perception négative peut être encore présente.
C'est là qu'un deuxième élément devient essentiel : ne sous-estimez jamais votre impact. Surtout auprès des autres. Nos critiques les plus dures surviennent souvent entre nos deux oreilles. On a tendance à systématiquement minimiser la portée de notre travail, mais également l’importance de notre présence, de notre engagement et de notre expertise. Nous avons le mérite de pouvoir porter les causes qui nous semblent en valoir la peine.
J'espère que cette perspective pourra vous aider à continuer à faire la différence, en intervention d'urgence ou dans votre mission personnelle.