Cette fin de semaine, j’ai eu la chance de courir le superbe demi-marathon de Montréal avec mon amie
. Une journée exceptionnelle, portée par l’énergie humaine des vagues de participant·e·s courant sous la lumière dorée. Mais chaque fois que je cours un 21 km, certains souvenirs refont surface…Mon premier demi avait été une expérience singulière : j’ai chuté à moins de 100 mètres de la ligne d’arrivée, frappé par un coup de chaleur. Ironiquement le chronomètre affichait un bon temps alors que je franchissais la ligne en chaise roulante. À l’époque, mon entraînement et ma nutrition étaient rudimentaires.
Je me suis réveillé quelques heures plus tard à l’urgence avec une amnésie temporaire. Mon nom, mon adresse, les coordonnées de mes proches m’échappaient comme de l’eau entre les doigts. C’est à ce moment-là que les informations écrites sur mon bandeau de course se sont révélées pertinentes. C’était, en quelque sorte, mon plan d’urgence individuel.
Une urgence, c’est un événement qui exige une action immédiate pour sauver des vies. On pense aux ambulanciers, aux pompiers, aux policiers, à la gestion des urgences & sécurité civile. Mais on oublie parfois que ça commence par nous. Au Canada, faire face aux urgences est une responsabilité partagée entre les citoyens, les autorités provinciales, municipales, fédérales et les communautés autochtones.
Se préparer, c’est réduire le stress et les dommages. C’est pouvoir aider nos proches ou nos voisins. C’est pouvoir opter pour un rôle actif au lieu d’un statut perçu de victime, une étiquette dont personne ne veut mais qui arrive bien souvent.
C’est aussi alléger la charge des services publics, qui pourront concentrer leurs efforts là où ils sont indispensables : sauver des vies, protéger l’environnement et les infrastructures essentielles.
Concrètement, ça peut vouloir dire :
Avoir un plan familial d’urgence. Si un membre de la famille se blesse, si il ne donne pas de nouvelles ou si les communications tombent, chacun connaît les coordonnées, les moyens alternatifs de se joindre et le point de ralliement.
Se faire un plan napkin en cas d’inondation : préparer la maison avec une pompe et des sacs de sable, suivre la montée des eaux, planifier l’évacuation.
Se renseigner sur les risques autour de soi : un pipeline à proximité? Près de zones boisées, avez-vous des éléments combustibles qui pourraient propager un feu de forêt jusqu’à la maison? Est-ce que le ruisseau derrière chez vous est inondable?
Quel est le plan d’urgence de ma municipalité ou de ma communauté autochtone afin de faire face aux principaux sinistres qui peuvent survenir dans la région?
Vérifier qu’on a le nécessaire pour tenir jusqu’à 72 heures en autonomie : eau, nourriture, articles essentiels en cas de panne de courant, de pluie verglaçante ou de route coupée. Pas besoin d’un kit de fin du monde: on vise les essentiels et des plans B intelligents.
Mon coup de chaleur au demi-marathon il y a 10 ans m’a appris une chose simple : l’urgence, ça commence par un geste préparé à l’avance.
Et vous? Pensez-vous être prêts?