Entre ma traversée des Carpates et le GR58 dans les Hautes-Alpes, j’ai eu plusieurs échanges stimulants autour de mon article précédent, le plan Napkin. Pas à pas, seul entre cols et vallées, ma réflexion a continué d’évoluer.
Un des objectifs de ce Substack, interops, est d’identifier des principes simples et applicables: en gestion des urgences, dans d’autres domaines professionnels, mais aussi dans la vie de tous les jours. Comme je le rappelle souvent lors de formations avec des intervenants d’urgence des Premières Nations : it’s all common sense.
Avec la rentrée, une idée me revient en tête : la charge mentale de la planification. Entre l’état de l’économie, les incertitudes, le manque de résultats politiques, la course aux hits de dopamine…qui n’est pas déjà épuisé?
On croit parfois que planifier sa vie, c’est comme jouer aux échecs de haut niveau : 10 coups d’avance, coordonnées exactes sur le plateau de jeu, plan écrit en 10 pages, interligne simple, références obligatoires.
Mais l’univers ne fonctionne pas ainsi. Pour citer un Allemand célèbre : aucun plan ne survit au contact avec l’ennemi. Dans notre réalité : aucun plan ne survit intact au contact avec… la réalité.
Les plans trop rigides s’effondrent sous leur propre poids. Ils oublient l’essentiel : intégrer l’incertitude, gérer les risques, garder des options ouvertes. Quand on n’a plus de marge de manœuvre, on se retrouve vite piégé dans une spirale où il ne reste que deux choix : avancer à tout prix en brûlant ses ressources, ou sortir du plan complètement et échouer.
À l’inverse, la planification peut nous servir à bâtir un système flexible, réflexif, adapté à qui nous sommes : notre mission, nos piliers, nos forces, nos aspirations.
Avec ma bonne amie
, on parle souvent en termes de quests et de side-quests. Pourquoi? Parce qu’avoir un quest log, c’est garder une série d’objectifs qui résonnent vraiment avec nous. La motivation devient la pierre angulaire, et à partir de là on peut choisir les stratégies complémentaires et assigner nos ressources de façon cohérente. Comme un bon plan d’urgence.Cet automne, je me lance moi-même dans une nouvelle quest : une maîtrise en études autochtones à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Un retour à la recherche, à temps partiel, dix ans après avoir quitté le département de sociologie de l’Université Laval. Je reprends aussi le terrain en tant qu’Inspecteur pour le gouvernement fédéral, afin de veiller à la sécurité des infrastructures essentielles au Canada. Et, entre tout ça, quelques demi-marathons, courses à relais et défis sportifs.
Le Substack interops continuera de grandir au fil de mes échanges avec vous, et selon ce qui me semble le plus pertinent à partager pour bâtir un monde plus résilient. Je vise un rythme de publication d’une fois aux deux semaines.
En attendant : gardez votre bâton sur la glace.
- PE
Vive les quests et les side-quests et surtout pouvoir en parler entre nous voir si c’est une bonne ou une mauvaise idée (je parle surtout de mes side-quests haha).